Publié le 02/05/2020
« Πάντα ῥεῖ… » [1]
(Héraclite)
Sébastien Renault
Pollution, confusion, et virus (COVID-19 oblige) : quelques remarques en passant
[La cause principale de la mortalité, aujourd’hui comme hier, est à chercher dans la déficience immunitaire, condition de possibilité de l’essor d’un virus.]
La théorie du réchauffement climatique d’origine anthropique est aujourd’hui imposée aux peuples sous forme de propagande hautement orchestrée de « dérèglement climatique causé par l’homme ». En ces temps de contagion virale mondialisée, la contagion des esprits continue également son ouvrage, avec l’apparition de diverses spéculations ineptes, dont certaines visant à associer l’émergence et la survivance humainement et économiquement dévastatrice du virus COVID-19 avec les objectifs idéologiques du mouvement environnementaliste.
À titre d’exemple, on pouvait lire dernièrement les remarques suivantes d’un auteur jésuite, Benedict Mayaki, dans un article relayé par le service d’information officiel du Saint-Siège [17] : « Les changements de comportement humain dus à la pandémie du virus COVID-19 produisent des avantages inattendus pour la planète ». Et Mayaki d’ajouter, comme on aurait pu l’imaginer sans difficulté, que « la réduction mondiale des voyages aériens, terrestres et maritimes apporte des avantages à la planète ». En toute logique écologique viciée par l’idéologie et la persuasion médiatique, l’opportunité ne saurait être manquée 1) de rappeler au monde que les émissions de carbone sont le véritable ennemi de notre Terre (un mensonge) ; et 2) de prêcher la « bonne nouvelle » selon Dame Nature, à savoir que leur réduction forcée par le ralentissement actuel de l’activité économique humaine apporte une forme de « rédemption » bienvenue à son environnement—« bonne nouvelle » de « la Terre qui se guérit elle-même », pour citer encore l’inénarrable auteur jésuite, dont l’article a depuis été retiré de la blogosphère.
Il n’y a pourtant aucun rapport (scientifiquement établi, c’est-à-dire de cause à effet) entre le changement climatique (qui n’est pas, en réalité, un « dérèglement ») et l’apparition du virus d’origine chinoise—développé dans un laboratoire de l’Institut de virologie de Wuhan hébergeant les souches des virus les plus dangereuses au monde. De même qu’il n’y a aucun lien entre l’état réel du climat de la Terre (dont la complexité réelle nous échappe largement) et les conséquences plurielles du coronavirus. De même encore qu’il n’existe aucun lien scientifiquement pertinent entre la physique des cycles climatiques (dont la fonte des glaces) et ce que révèlent les études épidémiologiques (tant hypothétiques qu’évaluatives) faisant aujourd’hui autorité.
Premier facteur de confusion des esprits à refréner et à brider autant que possible : la tendance pseudo-scientifique à rapprocher, souvent jusqu’à l’identification imaginaire et sentimentale (écologiquement chargée) le phénomène de pollution (qui représente une incidence d’origine singulièrement humaine) avec la question beaucoup plus complexe de la modulation du climat (principalement naturelle et marginalement anthropique). La promotion de la confusion commune des deux sujets n’est certainement pas innocente. La théorie alarmiste d’une cause anthropique de toute l’augmentation du CO2 atmosphérique au-dessus de 280 ppm depuis 1750 doit en fin de compte se mesurer aux critères de la physique du cycle du carbone. Dans la mesure où ces critères portent un coup fatal à la dite théorie, il est nécessaire que l’alarmisme écologique militant introduise le sujet contentieux de la pollution pour justifier son attaque idéologique contre le CO2 atmosphérique, conçu en conséquence… comme un polluant !
Deuxième tendance à circonscrire : l’emploi abusif de termes, de concepts et de notions liés, non pas au fonctionnement réel du climat et aux lois physiques qui sous-tendent ses divers mécanismes (par exemple la circulation atmosphérique et la circulation océanique), mais à l’écologie, la météorologie, ainsi qu’aux effets de la pollution—notamment sur la biosphère. D’aucuns, par exemple, parleront de « pollution par les gaz à effet de serre », ce qui n’a strictement aucun sens—lorsqu’on comprend effectivement de quoi on parle.
Dans l’ordre particulier de la pollution, on pourra certes soutenir (encore qu’il faudrait davantage justifier le propos en le quantifiant quelque peu, plutôt que d’affirmer une conclusion en soi indémontrée) que l’homme participe plus ou moins activement à la détérioration de l’environnement (sans confondre ce dernier, là encore, avec le climat). En revanche, dans l’ordre de la physique fondamentale des forces qui régulent naturellement la nature oscillante du climat terrestre, cette affirmation n’a objectivement aucun sens, aussi assurée qu’elle puisse paraître aux gens sur la base intériorisée d’un battage médiatique inoculant.
Ce qui devrait compter, en science des n variables du système Terre-atmosphère, c’est la détermination, autant qu’il soit possible de le faire, des causes et les effets du changement climatique. Or, en climatologie dominante, politisée pour servir des desseins tant économiques (néomalthusiens) qu’éco-spirituels (néopaïens), c’est à la pensée de groupe que l’on accorde le dernier mot—au moins sur le plan médiatique. Selon cette pensée portée sur la question du climat vaguement définie et improprement assimilée à celle de la pollution (voire même de l’apparition des maladies virales), ce sont les émissions humaines qui provoquent le « dérèglement climatique ». Les tenants de cette vision du monde, empreinte de fanatisme néomalthusien et de fausse religiosité naturaliste à la louange de la Terre, ne s’appuient pourtant sur aucune démonstration scientifiquement étayée. En guise de défense, ils attaquent et censurent tous ceux qui osent remettre en question les présupposés et aberrations physiques de leur croyance.
La dissémination médiatique de la confusion politique intentionnelle entre climat, pollution et contagion tant virale que bactérielle procède en droite ligne de la grande campagne de désinformation prédictive sur laquelle s’appuie tout l’édifice de la théorie alarmiste du « dérèglement climatique » associé à l’activité industrielle de l’homme. On prendra note, au passage, qu’une telle théorie est parvenue à s’imposer sur un grand nombre d’esprits, scientifiques ou non, tout en faisant l’impasse sur l’impact des émissions naturelles (comparativement massives) depuis 1750. Il est en outre à propos de souligner que l’industrie de la désinformation climatique n’aime pas tellement l’histoire, dans la mesure où celle-ci participe à la déconstruction de son apocalypse mensongère. Rien d’étonnant, dès lors, qu’une période de réchauffement climatique telle que l’optimum médiéval (entre le Xe siècle et le XIVe siècle), que l’on ne saurait expliquer par l’incrimination de l’activité humaine et des émissions anthropiques de CO2 dans l’atmosphère, ne figure pas à son programme propagandiste...
Nous sommes pris aujourd’hui dans un mouvement de peur collective organisée, qu’aucune pandémie précédente n’avait pareillement soulevé. Ce qui suggère que l’infection—dans ce qu’elle a de réel, donc sans inclure les exagérations statistiques qu’on nous rabâche jour après jour depuis plusieurs semaines—n’en est pas le facteur principal.
Certes les statistiques semestrielles ou annuelles associées aux divers facteurs non-contagieux de mortalité dans le monde ne représentent pas des phénomènes strictement comparables aux conditions de progression d’un virus, tel que COVID-19. Pour autant, un virus en tant que tel ne se propage pas non plus, puisqu’il n’est pas, comme le sont par exemple les bactéries, un organisme vivant. En eux-mêmes, les virus ne possèdent pas la capacité de se reproduire et de se propager. Ils ne se développent donc qu’en parasitant et en infectant les cellules des organismes vivants auxquels ils s’attachent. Les virus agissent ainsi directement sur les systèmes et la constitution des milieux vivants et fonctionnent en quelque sorte comme un chevauchement des domaines biologique et biochimique. Mais, au sens strict des entités biologiques proprement dites, ils ne sont pas eux-mêmes « vivants ». Ainsi l’éclosion (ou l’inoculation volontaire) d’un virus tel que le COVID-19 est rendue possible par la présence de quelque organisme ou système vivant, en l’occurrence les systèmes immunitaires déficitaires. Différence cruciale donc, que les médias se gardent bien sûr de souligner, par ignorance ou par volonté intentionnelle de manipuler les masses.
Par ailleurs, la préservation de la santé immunitaire, puisque c’est bien là que réside la véritable charnière de l’aspect authentiquement médical de cette crise de santé publique, ne dépend évidemment pas de l’isolement des gens en bonne santé ; ni plus des mesures supplémentaires de sujétion et de contrôle promulguées par les organisations intergouvernementales et autres lobbies mondialistes, poussant à la vaccination universelle obligatoire. L’isolement social ne devrait concerner que les personnes souffrant d’un déficit immunitaire. Car il est en revanche néfaste aux personnes munies d’un système immunitaire sain. De fait, la résilience immunitaire naturelle du corps humain (son homéostasie) est destinée à se constituer et à se renforcer en réponse aux attaques virales ou bactérielles extérieures.
Moralité, ce ne sont pas les microbes et les virus qui tuent les gens (notre corps est lui-même composé de centaines de billions de microbes et de virus, dont différents types de coronas). La cause principale de la mortalité, aujourd’hui comme hier, est à chercher dans la déficience immunitaire, condition de possibilité de l’essor d’un virus (par ailleurs directement conditionnée par notre alimentation empoisonnée et saturée de sucrerie chimique particulièrement dommageable à l’endroit du fonctionnement normal et sain du système immunitaire).
Nous l’avons oublié aujourd’hui, parce que la médecine occidentale ne se distingue quasiment plus d’une institution pharmaco-centrique focalisée sur la lutte contre la transmission microbienne. D’après cette perspective sans partage, le « salut du monde » repose en dernière instance sur la vaccination et les « miracles » financiers faramineux de la dépendance toute pharmaceutique du pauvre mouton de panurge contemporain (nous-mêmes, en tant que société cobaye sous le joug des élites mondialistes politico-financières et pharmaceutiques).
Remarquons que, pour apprivoiser le public et le bien convaincre que la solution ultime et indiscutable à cette « crise sans précédent » réside dans la vaccination universelle, il faut commencer par générer une peur collective colossale, elle-même universelle. C’est désormais chose faite, grâce au COVID-19...
Ce qui fait cruellement défaut aujourd’hui, comme le souligne le docteur Wolfgang Wodarg [18], « c’est une manière rationnelle de voir les choses » [19]. Or, il incombe précisément à l’homme, lorsqu’il est proprement ordonné à la juste finalité qui sied à sa nature composée, de penser rationnellement, afin de continuer à actualiser sa place irréductible dans la création (Gn 1, 28). S’il s’y emploie réellement, il réalise du même coup sa véritable liberté d’agent intelligent et moral, y compris face aux épreuves et en proie aux crises les plus redoutables, qu’elles soient l’œuvre de la Nature ou celle des forces obscures régissant le grand spectacle du monde, puisque toutes sont également les instruments de la divine Providence.
Malheureusement, le climat actuel de peur contagieuse ne fait que renforcer la capacité de contrôle déshumanisant que le pouvoir étatique scélérat entend exercer sur quiconque s’adonne encore à l’exercice joyeux de la pensée libre—et à l’adoration du seul et véritable Dieu. Restaurer la société et l’économie va donc requérir bien davantage que de simplement déterger les nations d’une infection virale, aussi dévastatrice soit-elle. L’irrationalité contemporaine tient en la réduction de l’homme à un phénomène strictement matériel issu du « hasard et de la nécessité », que certains « défenseurs » de l’environnement vont jusqu’à vouloir bannir pour de bon, sous prétexte de « préservation de la Nature »... Telle est bien l’idolâtrie effarante dans laquelle nous plonge la déraison et le messianisme écologique soumis aujourd’hui, plus que jamais, aux maîtres du pouvoir (financier, géostratégique, idéologique), véritables suppôts de Satan menant une guerre implacable contre l’image et la ressemblance mêmes de Dieu (Gn 1, 26-27).
Or, la contagion de fond, qui pollue l’homme jusqu’au plus intime de sa nature, non pas matérielle mais bien spirituelle, est bien sûr celle qui s’exerce depuis sa chute sur les facultés les plus hautes de son âme rationnelle, que sont son intelligence et sa volonté. Le ravage pestilentiel qui afflige aujourd’hui le monde entier sous la forme évasive du coronavirus ne fait guère que manifester, dans le for externe, ce qui se joue en fin de compte dans le for interne de l’humanité, en proie perpétuelle à la contamination spirituelle par ce qu’on appelle le péché [20]—que l’on définira d’abord, en saine théologie, comme ce qui enfreint à la règle de la raison [21].
Remarques conclusives
La rigidité d’esprit dit « scientifique » qui caractérise notre époque prétendument éclairée indique qu’il existe aujourd’hui, explicitement ou non, une distinction épistémologique fondamentale entre « vérité autorisée » et « vérité factuelle ». Les contrôleurs de la première, particulièrement dans le domaine bien gardé de la climatologie gouvernementale, dominent la scène politique à travers l’expansion internationale de la cause de l’environnementalisme militant—religion de substitution et grande machination mondialiste d’extorsion publique en taxe carbone sur fond d’idéologie messianiste. Malheureusement, leur domination sans partage se traduit d’abord par le sacrifice de la seconde, la « vérité factuelle », lorsque celle-ci s’avère contredire la première, la « vérité autorisée ».
La méthode scientifique, vouée à guider le développement des sciences dites naturelles est, rappelons-le, basée sur la vérification d’hypothèses au moyen de trois ordres complémentaires d’appréhension objective des données du réel : 1) celui des observations empiriques ; 2) celui des expériences conduites en laboratoire ; et 3) celui de la théorie dérivant des deux ordres ou domaines précédents. Cette méthode est mise à mal et diamétralement renversée en climatologie telle qu’incarnée aujourd’hui par le GIEC, qui s’appuient en premier lieu sur le domaine de la théorie divorcée de celui des observations empiriques et de l’expérience—sans se priver d’exclure au passage les données objectives ruinant le bienfondé de sa dite théorie.
Dans cette affaire de réchauffement climatique hautement idéologisée, la méthode scientifique et les informations pertinentes au débat sont tout simplement remplacées par la psychologie de la persuasion et le marketing spectaculaire, armes toujours des plus efficaces lorsqu’il s’agit de viser et d’atteindre au contrôle de l’esprit collectif des foules consommatrices. Difficile, dans ces conditions, de surmonter le battage alarmiste, emphatiquement présenté à ces foules comme « science climatologique attestée », alors qu’il ne consiste en réalité qu’en sentiment et politique climatique. Difficile encore, dans ces conditions, de poursuivre avec profit une conversation rationnelle autour du climat et des principes physiques qui y président et le sous-tendent, puisque ne sera admissible que le son de cloche sentimentaliste et politique de l’alarmisme réchauffiste absolu. Les effets récents de cette entreprise inflexible d’ingénierie sociale et de pression climato-financière se manifestent en particulier sur les populations estudiantines du monde soumises, à la suite de Greta Thunberg, à un lavage de cerveau systématique.
Revenons enfin sur ce dont nous avons brièvement traité dans cet article. Le cycle du carbone est un système d’échanges fermé, ce pourquoi nous pouvons utiliser de manière cohérente l’équation de continuité. La quantité massique M de carbone dilué entrant et sortant du réservoir atmosphérique circule donc sans générer la moindre fuite excédentaire. Le taux instantané de variation de la concentration totale de CO2 à l’intérieur de l’atmosphère consiste simplement en la différence entre l’afflux et le flux sortant. Dès lors, si le CO2 d’origine anthropique se comporte comme le CO2 d’origine naturelle, l’augmentation du premier ne peut aucunement modifier de manière mesurable le comportement naturel global du cycle fermé du carbone.
Il n’y a donc aucun danger que la concentration r de CO2 dans l’air atteigne un niveau trop élevé, comme le laissent entendre les déclarations catastrophistes régulières destinées à capturer l’imagination facilement effarouchée et manipulable du public à coup de scénarios calamiteux mais fictionnels. La tendance à la hausse constante de la concentration en CO2 atmosphérique selon les modèles réchauffistes en vigueur dérive d’une erreur concernant le principe physique régulateur de la dynamique atmosphérique. La quantité échangée entre l’atmosphère et ses réservoirs avoisinants repose sur le contrôle qu’induit obligatoirement la proportion à la fois massique et temporelle du débit total d’émission et d’absorption tant naturel qu’anthropique. Le rapport du CO2 d’origine anthropique et naturelle dans l’atmosphère est donc strictement conforme au rapport dynamique de leurs flux respectifs, selon l’équation d’équilibre et la loi de conservation de masse. Le bilan total des flux entrant et sortant en fonction de la variation de la température ΔT et du temps de séjour nécessaire au déplacement de la masse M fluidique totale est ce qui régule naturellement la concentration atmosphérique r en CO2, r étant constituée d’atomes de carbone anthropiques identiques aux atomes de carbone natifs. Le carbone anthropique ne modifie donc pas le comportement du flux naturel total de la masse M totale de CO2, ni son temps de séjour moyen τ à travers le cycle total du CO2 atmosphérique.
Le GIEC ne prouve pas, mais simplement affirme que le CO2 d’origine anthropique est responsable de toute l’augmentation du CO2 atmosphérique depuis l’avènement de la société industrielle au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Il affirme en outre que le CO2 dans l’atmosphère est responsable de tout le réchauffement climatique, par l’entremise d’un « effet de serre radiatif ». Ces affirmations sont contredites par le fait, de nature physique, que la dérivée de la concentration de CO2 atmosphérique par rapport au temps dt est fonction de la température T. Son intégrale ne peut par conséquent qu’être égale à cette même concentration r. La teneur en CO2 atmosphérique est donc contrôlée par la température—non pas l’inverse ! Ce fait, à lui seul, abroge la postulation popularisée du GIEC selon laquelle tout déséquilibre climatique depuis 1750 doit être d’origine anthropique.
Le dernier point qui nous a ici intéressé se rapporte au modèle bidimensionnel simplifié de l’équilibre radiatif en climatologie et à sa notion de chaleur « réfléchie ». En effet, les résultats alarmistes de la climatologie réchauffiste reposent sur l’idée de « forçage anthropique », ou rétroaction radiative basée sur la notion de « réflexion » de l’énergie infrarouge—de quelques 2,1 W m-² vers la surface terrestre. Cette prémisse, tirée de l’application impropre du mécanisme d’effet de serre au milieu atmosphérique, conditionne l’interprétation que donnent les climatologues de la notion de chaleur radiative « réfléchie » dans l’atmosphère. Sur la base de cette interprétation canonique en climatologie réchauffiste usuelle, le modèle radiatif qui en dérive traite naturellement du taux de transfert d’énergie rayonnante entre la surface de la Terre et son environnement atmosphérique, comme si le bilan énergétique de cet environnement obéissait simplement à la loi de Kirchhoff (absorptivité = émissivité). Assomption somme toute logique, puisque l’absorption de l’énergie rayonnante par les gaz atmosphériques de la Terre, particulièrement du CO2, est ici censée provoquer le réchauffement de sa surface. Pour autant, le problème physique qui en découle provient de sa conception surfacique de l’environnement atmosphérique gazeux, d’où les climatologues infèrent la notion de densité de flux d’énergie émise par un élément de sa « surface ». Or, dans un tel cadre réfléchissant contrôlé par l’équation de Stefan-Boltzmann [22], l’effet du CO2 sur l’émissivité accrue de l’atmosphère induit une résistance au transfert diffusif naturel de chaleur, sans équivalence dans l’ordre physique. Car, selon la même modélisation, une telle induction ne produit rien d’autre que le mécanisme central de la théorie du réchauffement atmosphérique par effet réflectif, à savoir son « effet de serre » dit « radiatif ». L’atmosphère d’une telle modélisation radiative imaginaire fonctionne dès lors comme une monocouche de gaz en équilibre isothermique agissant à la manière d’un corps gris à basse température. L’énergie d’émission totale d’un tel « corps atmosphérique » isotherme est simplement déterminée comme celle du corps noir multipliée par un coefficient d’émissivité proche de la valeur maximale de ε (≈ 0.8). Et son absorptivité, comme le quotient de sa quantité totale d’énergie absorbée à celle qu’absorbe un corps noir à une même température.
Le modèle réchauffiste parvient ainsi à inférer les propriétés radiatives de son système Terre-atmosphère en appliquant respectivement le profil d’émission d’un corps noir à basse température à la surface terrestre, et d’un corps gris à basse température à la « surface » atmosphérique. Ce, toutefois, au détriment des processus physiques réels régissant la physique autrement plus complexe d’un milieu atmosphérique multicouche qui n’est ni isotherme, ni surfacique, ni donc encore régulé par l’hypothèse d’une émissivité constante générée par l’entremise de gaz atmosphériques absorbant et réfléchissant le rayonnement infrarouge.
En guise d’hommage à un grand penseur disparu
Nous voudrions, pour conclure, dédier cet article à la mémoire du physicien et mathématicien Freeman J. Dyson de l’Institut d’étude avancée à Princeton au New Jersey, penseur américano-britannique d’envergure, non-conformiste, mais encore connu pour sa bienveillance et grande affabilité. Monsieur Dyson a quitté ce monde le 28 février 2020, à l’âge de 96 ans. À côté d’importants travaux séminaux et autres contributions fondamentales en physique et en mathématiques, il avait en outre soulevé quelques vagues et même jusqu’au courroux (somme toute typique) des dogmatistes du « consensus » climatique par son refus de souscrire à la doxa institutionnelle de l’alarmisme universitaire. Ce d’abord pour avoir fait état de ses doutes raisonnés sur la véracité des modèles climatiques et l’importance réelle des émissions de CO2 sur le changement climatique ; mais encore pour avoir poliment décrié la mentalité militante du réchauffisme exclusiviste comme « tribal group-think » (qui se traduit littéralement par « pensée de groupe tribal »). Nous prions pour le repos éternel de son âme.
Ce texte est un extrait d'une réflexion plus vaste, par Sébastien Renault:
Des principes physiques du contrôle du CO2 et du rayonnement atmosphérique
Version intégrale ici: https://drive.google.com/file/d/13u5rNvHSwGkrJ-7iaXtUFwJzqMvq1jqU/view
Notes
[1] « Tout s’écoule… »
[2] Mécanique des fluides, thermodynamique de l’atmosphère, physique électro-magnétosphérique (des plasmas naturels), cinématique, aéronomie, rayonnement,…
[3] Au-dessus de 280 ppm.
[4] AR5 IPCC, Chapter 6, Carbon and Other Biogeochemical Cycles.
[5] Voir AR5 IPCC,_Chapter 12, Long-term Climate Change:_Projections, Commitments and Irreversibility (12.5.4.2 “Constraints on Cumulative Carbon Emissions”), 1108-1112.
[6] Voir, par exemple, Ole Humlum, KjellStordahl, et Jan-Erik Solheim, The phase relation between atmospheric carbon dioxide and global temperature, in Global and Planetary Change, Vol. 100, January 2013, 51-69.
[7] Lors d’une conférence à l’Université Helmut-Schmidt d’Hambourg en 2013, intitulée Relationship between Greenhouse Gases and Global Temperature : https://www.youtube.com/watch?v=2ROw_cDKwc0.
[8] La question, que nous avons soulevée dans un texte antérieur (voir la note [10] ci-dessous), est de savoir si le flux radiatif émis au sein de la structure volumique de l’atmosphère (entre autres mécanismes de transfert de chaleur) correspond à cette mesure du rayonnement thermique d’une surface émettrice répondant aux caractéristiques d’un corps idéal noir par rapport à sa température, relation formulée au moyen de l’équation de Stefan-Boltzmann.
[9] NB : l’indice noté Atm (avec une majuscule) est indiqué de manière à le distinguer de l’indice atm (avec une minuscule), ici pour signaler qu’il s’agit de la température au sommet de l’atmosphère.
[10] Sébastien Renault, Imaginations climato-illogiques : de l’urgence d’un retour à la science physique apolitique, (https://reseauinternational.net/imaginations-climato-illogiques-de-lurgence-dun-retour-a-la-science-physique-apolitique/), section intitulée « Lois radiatives réadaptées aux besoins de la théorie réchauffiste » (/2/).
[11] La variabilité naturelle étant définie comme un facteur de forçage interne.
[12] En l’absence d’une théorie électro-plasmique du Soleil, difficile de parvenir à une vision cohérente non seulement des cycles de taches solaires, mais encore de la nature d’un tel phénomène récurrent et de son impact sur les phénomènes également périodiques de variations climatiques sur la Terre.
[13] Par exemple, le maximum moderne s’accorde très bien avec le réchauffement moyen de la température de la Terre depuis le milieu du XXe siècle.
[14] Voir, en particulier, Eigil Friis-Christensen et Knud Lassen, Length of the Solar Cycle: An Indicator of Solar Activity Closely Associated with Climate, in Science, Vol. 254, Issue 5032, November 1991, 698-700 ; George C. Reid, Solar Variability and the Earth’s Climate: Introduction and Overview, in Space Science Reviews, Vol. 94, November 2000, 1–11 ; Shlomi Ziskin et Nir J. Shaviv, Quantifying the role of solar radiative forcing over the 20th century, in Advances in Space Research, Vol. 50, Issue 6, September 2012, 762-776 ; Willie Soon, Ronan Connolly, et Michael Connolly, Re-evaluating the role of solar variability on Northern Hemisphere temperature trends since the 19th century, in Earth-Science Reviews, Vol. 150, November 2015, 409-452 ; Indrani Roy, Climate Variability and Sunspot Activity Analysis of the Solar Influence on Climate, aux éditions Springer (Atmospheric Sciences Series Books), 2018.
[15] https://science-edu.larc.nasa.gov/energy_budget/
[16] Jeffrey. T. Kiehl and Kevin E. Trenberth, Earth’s Annual Global Mean Energy Budget, in Bulletin of the American Meteorological Society, Vol. 78, No. 2, February 1997, 197–208.
[17] Article intitulé : « Coronavirus: Earth’s unlikely ally ».
[18] Wolfgang Wodarg, épidémiologiste et politicien allemand.
[19] « […] what is missing at the moment is a rational way of looking at things. » Propos enregistrés (ici à 10:22 / 10:50) dans le cadre de la réalisation d’un film documentaire consacré au coronavirus et à son influence médiatique (www.corona.film).
[20] Voir sur plumenclume.org/blog/297 : Du péché et du désordre sexuel d’un point de vue clinique et factuel.
[21] Voir, par exemple, saint Thomas d’Aquin dans ST Ia-IIae q. 74 a. 1 arg. 1 et articles suivants...
[22] Elle-même entièrement basée sur le concept d’émissivité du rayonnement thermique d’un corps.
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