Pourtant on les voit, ces civils, qui fuient les quartiers rebelles dès qu’ils le peuvent, essuyant les tirs de leurs soi-disant protecteurs. Les médias parlent de 100 000 personnes qui seraient recluses dans le dernier réduit « rebelle », mais sans nous expliquer comment elles peuvent contenir dans trois kilomètres carrés ! Plus les heures passent, en réalité, et plus ce dernier bastion de fanatiques se vide de ses civils, et plus les gouvernements occidentaux, relayés par leurs perroquets médiatiques, s’en affligent.

Avec un cynisme sans limite, nos dirigeants voudraient que ces civils restent bien sagement avec les terroristes dans leur trou à rats, pour servir d’alibi à la poursuite de la guerre par procuration contre la souveraineté syrienne. Complices des allumés du takfir maquillés en rebelles démocrates, nos dirigeants aimeraient les prendre en otages, ces civils, les avoir sous la main comme des preuves vivantes de cette révolution-bidon, en nous faisant croire que lorsque l’armée arabe syrienne frappe Al-Qaïda, elle s’acharne en fait contre des innocents.

Mensonge pour mensonge, on nous dit aussi que des dizaines de civils ont été froidement abattus par des milices chiites. Mais ceux qui rapportent cette accusation oublient de dire que selon l’ONU il n’y a pas de preuve de ces massacres et que ces allégations sont « invérifiables ». Peu importe, c’est un détail ! Les mêmes accusateurs diront alors que des massacres auront lieu, que c’est inévitable, qu’il y aura un « génocide » ! Impuissante à produire la moindre preuve sur des faits passés, l’accusation se conjugue au futur, elle se fait prophétique, elle vaticine en prenant ses désirs pour des réalités.

La désinformation bat son plein, l’esprit collabo se déchaîne et l’hexagone, comme d’habitude, bat tous les records. Quel pays de masochistes ! On éteint la Tour Eiffel pour pleurer la défaite de ceux qui mitraillent les terrasses de nos cafés, mais on impose un embargo sur les médicaments à un peuple qui ne nous a rien fait en croyant punir un gouvernement qui combat ces assassins sans frontières. Alors, oui, éteignons la Tour Eiffel et tout le reste. De toute façon, la France est un pays en état d’extinction cérébrale, une colonie de l’Empire dirigée par des imposteurs qui, en faisant le malheur des autres, feront aussi le nôtre.

Bruno Guigue

Bruno Guigue, est un ex-haut fonctionnaire, analyste politique et chargé de cours à l’Université de la Réunion. Il est l’auteur de cinq ouvrages, dont Aux origines du conflit israélo-arabe, L’invisible remords de l’Occident, L’Harmattan, 2002, et de centaines d’articles.

Photo: La Tour Eiffel éteinte le 14 décembre.@ LUDOVIC MARIN / AFP

 

source: http://arretsurinfo.ch/sur-la-syrie-la-france-est-en-etat-dextinction-cerebrale/