Publié le 22/09/2015
INTÉRÊT USURIER, BOUGRERIE, ET AVORTEMENT
par SÉBASTIEN RENAULT
Je voudrais vous faire part dans ce qui suit de quelques réflexions non-exhaustives se concentrant sur le rapport étroit, quoiqu’aujourd’hui trop peu examiné, entre la libération sexuelle et l’économie usuraire ou frauduleuse.
Quelques-uns d’entre vous ont sans doute (peut-être) déjà lu la Divine Comédie de Dante. Il vaut la peine de relire cette œuvre magistrale, particulièrement la première de ses trois parties, à savoir l’Enfer (Inferno).
Mon propos ici est de soutenir qu’il existe un lien commun intime et profond entre la sodomie1 et la monnaie2.En effet, toutes deux sont intrinsèquement infertiles. Il semblerait que Dante l’avait bien compris3, puisqu’il place en effet sodomites et usuriers (i.e. fraudeurs « légaux ») dans l’une des sphères les plus infâmes des neuf régions verticalement concentriques (elles-mêmes variablement subdivisées en plusieurs zones ou fossés) constituant sa vision de l’enfer (lequel est structuré selon l'ampleur des péchés commis). Dans son Inferno, Dante descend de régions en régions. Il est accompagné et guidé par Virgile. Les deux voyageurs parviennent graduellement jusqu’aux régions les plus abjectes de l’Enfer. Ils atteignent la septième région en laquelle, parmi d’autres transgresseurs, sodomites et usuriers souffrent de comparables supplices et tourments. Ce qui prompt la question suivante : qu’ont donc en commun sodomites et usuriers ? Réponse, en échos de ce que rapporte Dante4 aux Onzième et Quinzième Chants de son impressionnant poème : ces deux groupes d’individus font violence à l’ordre naturel, par « malice et fureur bestiale » d’un côté, et par faux-monnayage de l’autre. Sur quoi je propose de développer en interprétant plus avant comme suit. Parce qu’ils contreviennent à l’ordre naturel institué par Dieu, les actes homosexuels et usuraires portent également direct préjudice et attentent très gravement au bien de la société des hommes. Les sodomites menacent en effet l’existence future de toute société en s’adonnant à des rapports délibérément stérile5, ce qui élimine toute possibilité de descendance. Or la descendance constitue évidemment l’avenir de toute société. Il nous faut donc osez le dire, sans peur des représailles, puisqu’il s’agit de la vérité : en promouvant et pratiquant l’homosexualisme à tous crins, les sodomites—et tous ceux qui, de près ou de loin, politiquement ou légalement, avalisent leurs pratiques dites « privées »—sont objectivement en train de détruire l’avenir des sociétés humaines.
Le prêt à intérêt (ou usure bancaire) produit, de manière différente, le même effet. Il corrode l’économie actuelle au service de quelques-uns et décapite l’avenir social en nuisant directement à l’industrie, donc à l’économie réelle. Car la monnaie ne se réplique pas naturellement. En elle-même, la monnaie est strictement stérile, vide de substance réelle (cassus). Elle ne possède de valeur que nominale pour faciliter les échanges commerciaux de biens naturels à valeurs réelles. Elle n’est donc qu’un signe d’échange à deux sens institué par l’État et la banque pour réguler le domaine fluctuant de l’estimation des prix attachés aux biens naturels à l’intérieur du cadre imposé par la loi de l’offre et de la demande. En dehors de ce cadre, gouverné par l’activité industrielle, elle ne peut se reproduire que par le truchement virtuel et frauduleux de l’activité usuraire. Elle n’est donc rien de tangiblement fructueux sans l’industrie. C’est l’industrie, ou activité humaine de transformation des données naturelles en richesse, qui produit de l’économie réelle pour toute la société. Or l’usure prohibe le bon fonctionnement de l’industrie, ce qui provoque de facto le gel de l’économie. Car elle ne « créée » qu’en faisant grossir la dette publique par l’intermédiaire du cumul des intérêts. Elle rend frauduleusement fructueux—pour le bénéfice de quelques ultra-riches (nos ploutocrates patentés)—ce qui ne peut en soi fructifier6. Elle condamne les gens à payer des intérêts pour faire fonctionner l’économie dans le même temps qu’elle asphyxie la croissance économique dans le sein même de la société, ce en quoi elle est l’équivalent financier de l’avortement. En vertu de la règle usuraire aujourd’hui en vigueur, la société ne peut pas économiquement se reproduire. Sa capacité de reproduction économique réelle dépend directement de la force de travail dont l’activité industrielle est elle-même directement dépendante. Soumis au pouvoir de la banque, la santé économique de la société ne repose plus que sur la création de monnaie crédirentière par des acteurs privés ou démiurges usuraires. Sous pareil régime financier, ce sont les emprunts et les remboursements de ces emprunts avec intérêts qui font fonctionner l’économie. Mais la chose est aussi scandaleuse qu’aliénante, parce qu’objectivement CONTRE-NATURE ! L’usure, comme l’homosexualité sodomico-saphique, est une pratique contre-nature de la plus sérieuse gravité. Ces deux fléaux sont effectivement en train d’exténuer la société de l’intérieur. Tous deux, par lubricité ou avidité (ou les deux à la fois !), se rejoignent ici-bas dans une même débauche de narcissisme crapuleux et de stérilité… et, comme le vit Dante, en Enfer de l’autre côté.
Avis à chacun d’entre nous, particulièrement aux champions du « non-jugement » et de la sexualité dite « récréative » (i.e. irresponsable et objectivement immorale) embrassée à plein corps sous prétexte de « liberté » libertaire. La « libération sexuelle », qu’on nous assène depuis des décennies de décadence morale et de destruction pluri-forme de la famille, s’inscrit dans un projet à la fois de distraction et de contrôle des gens. La seule vraie liberté réside, en réalité, dans l’obéissance au vrai Dieu et à l’ordre moral qu’Il a doublement inscrit dans le jardin du monde et dans notre nature rationnelle.
En effet, nul n’est jamais libre dans le vide. La qualité et la réalité de notre liberté tient directement à la qualité de ce que nous poursuivons réellement, ce qui implique toujours un ordre moral sous-jacent. Sur le plan sexuel comme sur le plan économique, ce que le libertarisme ambiant entend aujourd’hui par « liberté » signifie, en réalité, liberté d’enfreindre allègrement et sans conséquence la loi morale—à la fois immanente au monde et constitutive de la nature rationnelle de l’âme humaine. Pour que les peuples se soumettent complètement et sans broncher à la domination du système bancaire usurier (i.e. à l’économie des créditeurs), les maîtres de ce monde doivent en effet d’abord les altérer et abêtir de l’intérieur en anesthésiant leur capacité morale à résister. Rien de plus efficace à cet effet que le poison sucré de la libération sexuelle. La libération sexuelle, initiée dans les années 60, a été conçue pour faire de nous des « idiots utiles » (des esclaves qui s’ignorent) ayant complétement intériorisé les principes de leur propre esclavage en l’espace de deux à trois générations. C’est cela, en plus de détruire les couples et de complètement dévoyer les âmes, la fonction principale de la pornographie7, phénomène endémique s’il en est et qui représente aujourd’hui des milliards.
Les gens qui contrôlent la culture sont les mêmes qui contrôlent l’économie. Leur instrument privilégié de manipulation et d’asservissement des peuples est la libération sexuelle (aliénation par le plaisir transgressif déculpabilisé). Par elle, ces grands argentiers démiurgiques sans scrupules parviennent très aisément à détourner notre attention des véritables problèmes liés à l’économie financière dont ils sont les pilleurs en chef.
Le besoin fabriqué de sexualité débridée gouverne aujourd’hui le monde main dans la main avec le Mammonisme8. Nous avons nous-mêmes tellement intériorisé ce besoin qu’on en vient peu ou prou à en accepter la normalisation déculpabilisante. On ne se scandalise plus vraiment de l’hyper-sexualisation de tout et des relations débridées (et multi-sexes) de la vaste majorité des gens aujourd’hui, de 10 à 80 ans9. C’est dire si nous avons été programmés. Chaque facette des médias de masse (JT, films, séries TV, magazines, publicités, musique) est utilisé pour l’endoctrinement et la soumission à ce colossal mensonge. On nous vendit d’abord la contraception comme une vertu ; puis la sodomie ; puis LGBT-isme à tous crins. Aujourd’hui, sous couvert de « théorie du genre », la porte s’ouvre à toutes les perversions possibles et imaginables, ce dès la plus tendre enfance. Nous devons à Mme Farida Belghoul (Mme Vrai Courage !) d’avoir ouvertement déclaré la guerre à cette imposture de la confusion sexuelle organisée (et à ses propagandistes gouvernementaux) par l’ingénieux et vaillant moyen des Journées de Retrait de l’École (JRE) initiées en janvier 2014. Le combat continue pour autant, car le pédophilisme soft n’en va pas moins s’immisçant de plus en plus ouvertement partout où nos défenses font directement ou indirectement (volontairement ou involontairement) défaut.
Dans le même temps, les grands usuriers qui gouvernent nos vies nous « enculent » financièrement et sans entraves…
En espérant que le lecteur trouvera dans ces brèves remarques matière à honnête et libre réflexion. On ne peut dire que le sujet, quoique peu étudié dans le cadre plus large que je propose ici à la suite du Docteur angélique (St. Thomas d’Aquin) et de Dante, se situe hors de l’actualité.
Notes
1 NB : j’utilise les termes « sodomie » et « sodomites » génériquement pour y inclure homosexuels uranistes et saphiques, i.e. enculeurs et lesbiennes.
2 Telle que la conçoivent les ingénieurs de notre économie de crédit fondée sur le prêt à intérêt.
3 En s’inspirant de l’analyse et de l’autorité des grands docteurs scholastiques, principalement de St. Thomas d’Aquin, qui considère effectivement que l’acquisition de monnaie par intérêt usurier, comme la sodomie, contredit gravement l’ordre naturel (cf. ST, II-IIae, q. 78, a. 1 ; II-IIae, q. 154, a. 11).
4 S’inspirant de la doctrine thomiste.
5 Ce en quoi les rejoignent aujourd’hui les couples hétérosexuels pratiquant la contra-ception.
6 St. Thomas définit très simplement l’activité usuraire (un péché mortel) comme secundum se injustum (injuste en soi), quia venditur id quod non est (car elle vend ce qui n’existe pas), voir ST IIa-IIae q. 78, a. 1 co. Évidemment, « ce qui n’existe pas » ne peut certes pas fructifier !
7 Qu’à côté des millions de consommateurs aliénés, la quasi-unanimité du monde de l’éducation sexuelle officielle recommande (notamment aux enfants) comme une source gratuite et inoffensive de plaisirs virtuels illimités pour « partir à la découverte de son propre corps et de ses fantasmes inconnus ».
8 Je construis ce néologisme sur la base du mot « Mammon » que l’on trouve dans l’Évangile, voir Matthieu 6, 24.
9 Pour donner une fourchette âge, hélas, par trop réaliste.
[© juin 2014 SR]