LeTrump de Noël, par Israël Adam Shamir

Publié le 17/12/2016

  • LeTrump de Noël, par Israël Adam Shamir

Le Trump de Noël

par israel Adam Shamir

Il fait si sombre en ce moment, dans le Nord. Le soleil se lève à dix heures et disparaît à trois. La neige, si blanche et abondante, les étoiles brillant de tous leurs feux, les sapin bien au chaud dans les maisons, tout cela rend l’obscurité supportable, à peu près. Mais ici on comprend pourquoi les gens du Nord voyaient l’approche de Noël avec une grande anxiété : ils n’étaient jamais tout à fait sûrs que l’obscurité reculerait et que le jour reprendrait le dessus, pour une année encore. L’année d’avant ça avait marché, mais comment peut-on être sûr que cette année les morts-vivants ne vont pas garder le soleil en captivité pour l’éternité ?

 

Nous butons sur la même angoisse. Le soleil se lèvera-t-il ? Donald Trump va-t-il reprendre la Maison Blanche aux morts-vivants ? Jamais auparavant l’avancée d’un président élu n’a été aussi incertaine, si lourde de dangers. En tout cas, les perdants n’acceptent toujours pas leur défaite. Comme les Allemands en 1945, ils cherchent un Wunderwaffe, une arme imaginaire pour renverser l’échiquier et les faire gagner, ils sont tentés par  les pires coups tordus.

 

Ils vont essayer d’influencer les électeurs, ils peuvent essayer d’empêcher le Congrès d’approuver leur choix, ils peuvent manigancer des troubles à l’ordre public ou un coup d’Etat militaire. Cette fois-ci, Noël ne risque pas d’être paisible ou terne.

 

Leur idée de faire recompter les voix n’a pas produit le miracle souhaité. C’est en vain que que Jill Stein a fait de son parti vert un outil entre les mains de Soros et consorts. Trump est toujours en tête dans les Etats marginaux où il a gagné. Aucun Etat n’est passé dans le camp Clinton.

 

Après le recomptage raté, ils ont voulu s’appuyer sur la peur du Russe, avec l’argument : les Russes ont influencé les élections, si bien que les résultats ne sont pas valables, et la Maison Blanche devrait revenir à Mrs. Clinton. Trump est un agent russe, disent-ils, mais accuser Trump d’être l’homme de Poutine est aussi efficace que d’accuser Galilée d’avoir travaillé pour Satan, ou Soljenitsyne pour la CIA, a justement souligné le professeur Joël Goldstein. Et les média indépendants, c’est-à-dire des sites internet modestes qui n’appartiennent pas aux barons de la com (au nombre desquels la vénérable Unz Review), sont des pions russes et des agents de Poutine. « Si vous n’êtes pas avec eux, vous êtes forcément un espion russe », disent-ils en substance.

 

Comment pensent-ils que cette petite bande de penseurs indépendants pourrait influencer les millions d'électeurs ? En créant des turbulences à coup de  fausses nouvelles ? Les media officialistes se sont surpassés dans la production de tant d’histoires bidon que Poutine ne pourrait jamais leur faire concurrence. L’approbation de Poutine aurait suffi ? Est-ce qu’un agent russe a une baguette magique pour envoûter les cervelles US ?

 

Il n’y a pas de mal, remarquez, à tenter de peser sur des élections, cela se fait tout le temps. Mes concitoyens israéliens ont leur puissante AIPAC pour cela, et en général, ils obtiennent ce qu’ils veulent. Et bien sûr, ils lisent aussi vos courriels, je confirme. Ils avaient réussi à bloquer le second mandat de Jimmy Carter et de George Bush I. Ils avaient dit que pas un homme ou une femme ne serait élu au Sénat ou au Congrès à moins de faire allégeance à l’AIPAC et de recevoir sa bénédiction. Si vous faites objection, ou simplement remarquez leur ingérence, vous serez traité d’antisémite et chassé de la bonne société.

 

Mais les Russes ne pouvaient pas en faire autant même s’ils l’avaient voulu (et je doute qu’ils se seraient mis d’accord sur le meilleur candidat pour eux) : il ne faut pas surestimer les talents russes. Ce sont des gens formidables, avec leur endurance, ils ont des femmes splendides, de bons skieurs, et ils excellent dans les arts, certes ; et ils ont récemment repris de la voix dans leurs media (deux ans plus tôt, ils parvenaient tout juste à répéter quelques clichés occidentaux), d’accord, mais ils ne sauraient se mesurer au syndicat médiatique unique et d’envergure mondiale.

 

En fait, un groupe d’individus qui pensent la même chose a pris le contrôle de tous les media de poids en Occident. Personne ne peut concourir face au NY Times, au Washington Post et à Reuters, face à Hollywood et au Guardian et au Monde, et ils ont été sans exception soudés derrière la Clinton. Plus important, ces Maîtres du Discours sont pleinement intégrés à une entité opaque, couvrant le monde entier, qui se tient dans l’ombre du pouvoir visible. Cette entité pèse sur chaque élection, dans le monde entier, et elle est habituée à gagner. Cette fois-ci ils ont perdu, ils n’arrivent pas encore à y croire, et à accepter leur déconfiture.

 

En quoi consiste cette entité opaque, et pourquoi est-elle si hostile à Donald Trump ? Je vais vous le dire. Dans la classe de mon fils, il y a avait un gros cancre terrifiant. Un bêta, mais costaud et imposant, qui rendait la vie impossible aux autres gamins, y compris mon fils, qui n’en menait pas large. Il adorait frapper les plus faibles, et il n’y a pas une méchanceté qu’il n’ait testée sur eux. Il avait un acolyte, un gringalet qui n’aurait pas pu faire de mal à une mouche. Nous ne faisions pas attention à lui, jusqu’au jour où ses parents l’ont transféré dans une autre école, parce qu’ils déménageaient dans une banlieue lointaine. Et à ma grande surprise, la grosse brute a cessé de martyriser les autres. Mieux encore, il est devenu très copain avec mon fils et avec d’autres camarades. Il s’est avéré que l’acolyte était en fait l’âme damnée qui était derrière les mauvais coups du grand. Dès qu’il est parti, le gaillard est devenu un brave petit gars qui jouait le jeu, et même ses notes se sont mises à monter en flèche.

 

L’âme damnée qui a pris possession du corps solide de l’Amérique, c’est l’entité paque intégrée aux media. Et ils ont tripatouillé, retourné ou biaisé bien des processus électoraux depuis les jours du roman de Graham Greene Un Américain bien tranquille, dans bien des pays. En 2014, ils ont payé cinq milliards de dollars pour organiser le putsch de Kiev et ils ont mis en selle leurs larbins. Ils ont essayé de  fausser les élections à Téhéran et en Amérique latine à tour de bras, et ils ne le faisaient en aucun cas dans l’intérêt du peuple américain.

 

 

 

 

Ils l’ont fait avec les Russes aussi. Quand ils ont réussi à retenir Eltsine l’ivrogne au Kremlin en 1996, le Time en était tout fier, et a fait sa couverture en ces termes effrontés : « Les yankees à la rescousse. L’histoire secrète : comment quatre conseillers US ont utilisé les sondages, les groupes en vue, les publicités négatives et toutes les autres techniques des campagnes aux Etats-Unis pour aider Eltsine à gagner. » On peut lire le fascinant récit du détournement de la jeune démocratie russe tel que l’ont raconté deux écrivains américains expatriés, Alexander Zaitchik et Mark Ames  de la revue ExileD. Mais ce n’étaient pas les US, c’était leur âme damnée visant la domination mondiale.

 

Et les voilà maintenant sur le point de perdre leur contrôle sur l’âme américaine et sur son vaste corps. Il y a quelques jours, à  Cincinnati, dans l’Ohio, le président élu a promis que les US arrêteraient de renverser des gouvernements. Il n’y aura plus de changements de régime, dit-il : c’est un renversement de marée.

 

C’est pour cela que Trump a été attaqué par la CIA, l’organisation la plus maléfique au monde. Assassinats, révolutions, guerres civiles, pots de vin, industrie de la drogue, c’est la routine quotidienne de la CIA. Ce sont les armes au choix entre les mains de l’Entité opaque, leur Nazgul. La CIA est anti-américaine. Les soldats US se battent en Afghanistan, tandis que la CIA produit, achète et revend la plus grosse partie de l’opium afghan.

 

La CIA détruit les relations entre les Américains et les gens de la terre entière. Elle donne des leçons de torture aux pires régimes. Elle était là, le 11 septembre, et n’a pas cessé depuis  de jeter les US dans de nouvelles guerres. Elle a organisé et approvisionné les terroristes de l’Etat islamique d’al Nosra au Moyen-Orient. C'est elle qui avait dit que Saddam Hussein avait des armes de destruction massive, et qui déchaîné la guerre d’Irak.

 

Si vous avez des doutes et ne savez pas trop comment vous situer par rapport à Trump, après l’attaque de la CIA contre lui il ne devrait plus y avoir la moindre hésitation. Rappelez-vous, JFK avait tenté d’abattre la CIA, mais c’est la CIA qui l’a abattu. Trump constitue une chance unique de nous nous débarrasser de cet « ordre des assassins », ou de le mater, au moins. Sagement, Trump a refusé même d’écouter leurs leçons et leur endoctrinement, ce qu’ils appellent leurs "exposés de la situation ».

 

Et je vais vous dire pourquoi il peut faire ce que Kennedy ne pouvait pas. La CIA a attaqué Trump d’une façon dont aucun président américain (sauf JFK) n’avait jamais été victime, par le biais de ses propres services de sécurité. Ils ont clamé que les pirates informatiques russes l’avaient élu, et non le peuple des USA. N’importe qui, à la place de Donald Trump, serait passé en mode rampant et aurait déclaré illico sa haine éternelle de la Russie. Mais lui, il a choisi, ou pressenti Rex Tillerson, l’homme qui a reçu l’Ordre de l’amitié des mains de Poutine, pour devenir son Secrétaire d’Etat. Si je peux me permettre, Trump, c’est de l’acier, des boules en acier américain bien trempé.  Je ne croyais pas qu’ils en produisaient encore. S’il y a bien quelqu’un qui peut chasser les démons du corps de l’Amérique possédée, c’est l’homme aux cheveux jaunes.

 

Le choix de Tillerson est un coup de maître très encourageant, après les sinistres rumeurs qui couraient sur un choix probable de Mitt Romney ou de Rudy Giuliani, ou encore de David Petraeus ou de John Bolton (difficile de désigner le pire dans la liste). Tillerson est l’homme de l’économie réelle, habitué à traiter avec les gens réels de leurs problèmes réels, et sa nomination par Trump fait sens.

Oubliez démocrates et républicains, la distinction est inopérante. Il y a deux partis, celui de l’économie réelle  (celle des bâtisseurs) et celui de l’économie virtuelle (les destructeurs), ou, si vous préférez, les gens qui aiment leur pays et ses travailleurs, et les agents de l’entité opaque. L’économie virtuelle, cela inclut les finances, l’industrie militaire, et d’autres nuisances. Trump appartient à l’économie réelle qui n’a pas besoin de guerre mais de paix pour reconstruire le pays, le rendre productif et bénéfique pour les gens qui y travaillent. Logiquement, il choisit un homme pratique, appartenant à la bonne économie réelle, pour gérer sa diplomatie.

Ses adversaires ne sont pas nécessairement les démocrates mais les va-t-en guerre du parti de l’économie virtuelle, et ils peuvent être des républicains pur-jus. Tillerson est trop tendre avec les Russes, selon Foxnews: “Nous ne pouvons pas permettre que le Département d’Etat soit dirigé par un ami et allié de Vladimir Poutine, et qu’il poursuive la désastreuse diplomatie de la négociation et de l’apaisement qui a offert sur un plateau  à Poutine ses plus grands succès. » « Ami et allié », voilà qui serait parfait, mais ce sont les divagations d’un marchand de canons d’extrême droite, et elles sont identiques à celles d’un marchand de canons d’extrême gauche, comme, par exemple, ce Dan Rather qui a mis en garde contre « une nouvelle Russie agressive et impérieuse dirigée par l’ancien officier du KGB Poutine ». Et c’est pour cela que Trump l’homme de paix doit être écarté.

 

Ils ont une bonne raison de s’inquiéter. Trump est sur le point de délivrer l’Amérique de ses pires plaies : le « changement de régime » de la garde néo-conservatrice, et la CIA, ce n’est que le début. Il a déclaré la guerre au complexe militaro-industriel en disant : « Le programme du F-35 et son coût échappent à tout contrôle. Des milliards de dollars peuvent être prélevés sur les fonds militaires (et d’autres) après le 20 janvier. »

 

Merveilleuse nouvelle, pas seulement pour les Américains, mais pour le monde. Quatre cent milliards de dollars (oui, c’est le prix que demande le groupe pour cet équipement inutile) qu’il faudrait sortir du Trésor à sec pour les reverser dans les coffres de Lockheed Martin, augmentant d’autant la dette US alors qu’ils peuvent servir à des investissements bien plus utiles. Cela amènerait le monde s’engager dans une nouvelle course aux armements : Américains, Russes et Chinois dépenseraient en armes au lieu d’améliorer les conditions de vie de leurs peuples.

 

Et cela rendrait la guerre mondiale plus probable ; comme le disait à Colin Powell Madeleine Albright , secrétaire d’Etat de Bill Clinton et sœur solidaire de Hillary, « à quoi nous servirait d’avoir ce superbe équipement militaire dont vous parlez tout le temps si on ne peut pas s’en servir ? » Les Maîtres du discours, la voix de l’Entité opaque, ont déclenché l’alarme.

Fortune, la voix des banksters, a dit que Trump avait adressé un tweet de haine contre Lockheed.

 

« La haine », c’est le cri de ralliement des Maîtres pour rabattre la meute. Ils ont entraîné les esclaves volontaires et dociles à donner la bonne réponse. Si les maîtres déclarent que quelqu’un est en colère ou déteste quelque chose, c’est un signal, pour que les gens sachent quoi penser.

 

Si les Israéliens tuent des centaines de gosses palestiniens, les Maîtres vont publier dans leurs media : les Palestiniens sont en colère et jurent de se venger. Il y a quelques jours, les islamistes sponsorisés par les Maîtres ont fait sauter une église au Caire, tuant près de trente chrétiens. Les media aux ordres ont caché cet acte terroriste pour qu’il ne vienne pas interférer dans leur campagne en faveur des islamistes en Syrie et avec la grande migration islamiste vers l’Europe. Il y a de bonnes chances pour que vous n’ayez même pas entendu parler de ce massacre. Et dans leurs maigres rapports, les media ont chaque fois incrusté leur cri de ralliement : la haine ou la colère. The NY Times a écrit, sur ce carnage : “les paroissiens en colère se sont regroupés dehors pour hurler des insultes”.

Et ils se sont bien gardés d’employer le mot carnage, parce que c’est un terme habituellement réservé à des actes terroristes contre les juifs; dans ce cas, pas de haine, pas de colère, il y a juste de la souffrance à l’état pur. Parallèlement, le « meurtre de masse » peut décrire le bombardement des islamistes à Alep, mais  les chrétiens sont juste « abattus ».

 

Je suis très agacé par « la haine », c’est comme une rengaine de belle-mère : « Mon fils, je sais que vous me détestez et que vous voulez ma mort ». Mais non, Maman, je veux juste faire les choses à notre goût. » On nous a appris que Trump déteste, pas seulement les femmes, les juifs et la CIA, mais aussi la pauvre entreprise Lockheed Martin, si inoffensive et tellement innocente ! Il vaudrait mieux qu’il donne des coups de pieds au chat, comme ils ont accusé Julian Assange de le faire. Plus j’entends parler de la « haine » qu’abriterait Trump, plus je suis certain qu’il a raison.

 

S’il n’avait tweeté que sa haine contre Lockheed-Martin, ce Trump : mais il a dit aussi qu’il ne détournerait pas de milliards de la poche des contribuables pour un nouveau Boeing destiné à l’armée de l’air. Il a été fort contrarié en apprenant que le général Mark Welsh, ancien chef d’état-major des forces aériennes, s’était associé à Northrop Grumman après avoir garanti à la firme un contrat en milliards de dollars pour construire un bombardier furtif de nouvelle génération. Trump va économiser votre argent, et nous sauvera de la guerre, s’il parvient à la Maison Blanche.

Mais il fait monter à bord tellement de généraux, s’inquiète le peuple. Ne vous en faites pas : les US de Trump resteront l’Etat le plus grand et le plus solide au monde, simplement ils seront délivrés de leur esprit malin. Cet  esprit reste lové dans les media officiels, entassant mensonge sur mensonge, et attend son heure pour reprendre possession  de ce grand corps et de son âme pure.  Malgré eux, les US de Trump ne seront plus le monstre que nous avons détesté.

Ils ne deviendront pas des anges, non plus : plutôt une grande puissance normale, avec ses intérêts propres, sans plus, ni moins, comme au temps de Theodore Roosevelt. Il faut s’en souvenir, quand on vous dit que Trump a nommé tellement de généraux dans son équipe. Ce ne sera pas l’outil pour une domination mondiale, cela relève simplement des intérêts d’un grand Etat.

Le monde est trop grand pour n’avoir qu’un maître et seigneur. Le désir de domination est la cause de la dette monstrueuse des US, vingt  trillions de dollars. Donald Trump, avec le tranchant des yankees, a vu tout ce que cela drainait comme ressources pour son pays, et a décidé de bloquer la chose avant que cela débouche sur l’effondrement des Etats Unis d’Amérique.  Il y a plusieurs années, Trump avait donné une interview à Playboy [non traduite en français]. C’est à lire absolument, c’est fascinant.  Il avait compris avant tout le monde que Gorbatchev « serait éjecté, parce qu’il a montré une extraordinaire faiblesse ». Cela montre sa clairvoyance en politique étrangère.

Il avait compris le danger de la guerre nucléaire ; « J’ai toujours pensé sur la question de la guerre nucléaire que ce serait la dernière catastrophe, le plus grand problème pour ce monde, et personne ne perçoit le fond de l’affaire. C’est comme avec les maladies. Les gens ne croient pas qu’ils vont tomber malades jusqu’au jour où ils y passent. Personne ne veut parler de ça. Je crois que la plus grande des stupidités, c’est cette  croyance de la population que cela n’arrivera jamais, parce que tout le monde sait l’envergure de la destruction que cela provoquera, et donc, personne ne porte d’armes. C’est idiot. » Vingt-cinq ans plus tard, le voilà qui débarque pour sauver l’humanité d’une guerre nucléaire imminente, bien réelle.

A la question: “Vous refusez catégoriquement de briguer la présidence?” il répondait : « Je ne veux pas être président. J’en suis sûr à cent pour cent. Je changerai d’avis seulement si je vois que ce pays continue à s’enfoncer encore ». C’est ce qu’il a constaté, et il a accepté le poste. Il fera bien son boulot, comme tout ce qu’il fait.

Pour sauver le pays et sa population du désastre rampant, Trump veut en finir avec les lubies de  domination mondiale. Les US n’ont pas besoin de tellement de bases, de tant de flottes de porte-avions. L’entité opaque veut que les US dominent de cette façon, pour ses intérêts, mais les Américains n’ont pas besoin de ça. Dans les pays de l’Otan, les politiques européens ont commencé à reconnaître que le temps des vaches grasses sur le dos du contribuable américain va bientôt prendre fin. Ils en ont été fort satisfaits tant que cela durait. Leurs budgets pour la défense servaient surtout à organiser des conférences, des visites, des missions, et le soutien aux politiciens amis.

Jusqu’à maintenant, les US ont payé, payé et payé encore pour des milliers de politiciens et de généraux européens. Cela ne visait pas à bénéficier aux Européens qui n’étaient nullement en danger, sur la terre entière, cela ne profitait pas aux Américains non plus. Cela va se terminer, et les nouvelles élites implantées en Europe par l’entité opaque que les US ont réchauffées en leur sein vont se retrouver sans soutien extérieur pour affronter leur propre population.

Ils ne vont pas apprécier. Voyez ce chef du parlement britannique Ben Bradshaw. C’est un produit typique de la nouvelle élite : blairiste, instigateur de la guerre en Irak, ex-secrétaire à la Culture, ex-BBC, marié à un autre, producteur à la BBC, et qui a fait payer son loyer par le contribuable britannique. Il est adoré par les gays de métropole (« on le soutient à 100% ») mais les travailleurs qui votent pour son parti ne l’apprécient pas. Il déteste le dirigeant du parti travailliste nouvellement élu Jeremy Corbyn qui est arrivé au pouvoir quand les travailleurs britanniques ont décidé de tirer leur parti des griffes manucurées des gays fauteurs de guerre.

Bradshaw a participé à un putsch raté des fonctionnaires du parti contre Corbyn malgré le vote populaire. Corbyn est un ennemi du complexe militaro industriel, Bradshaw adore les guerres. Il est fermement opposé au Brexit : il veut le Bremain, il veut que son pays reste sous les ordres de Bruxelles, la seconde capitale de l’entité opaque.

S’associant à l’attaque de la CIA contre Trump, il a déjà proclamé qu’il est “hautement probable que la Russie de Vladimir Poutine ait interféré dans le referendum britannique sur le Brexit.” Ses confrères liés à la CIA aimeraient donner la Maison Blanche à la Clinton malgré la volonté du peuple américain. Bradshaw veut déchirer les résultats du referendum britannique, soi-disant œuvre de Poutine.

 

Voilà le profil de l’aile gauche de l’entité opaque. Ils ne croient pas à la démocratie si elle ne leur fournit pas ce qu’ils veulent. Ils méprisent le monde du travail et s’intéressent bien plus à leur milieu artistico-homo raffiné. Ils adorent les guerres ; la guerre contre l’Irak, c’était magnifique ; et la guerre contre la Libye, génial ; ils voudraient en faire plus en Syrie, parce que ce que ces guerres leur fournissent de la chair fraîche, les belles anatomies du Moyen Orient. Qui vent encore de la pizza ? Ils détestent Poutine parce qu’il a mis un terme à la désintégration de la Russie, et maintenant de la Syrie. Ils voient un autre moyen pour se débarrasser de la dette : au lieu de couper dans les profits de l’industrie de l’armement, atomiser la Russie par les bombes, si la menace de guerre ne  s’avère pas suffisante.

 

La gauche a pourtant connu un passé glorieux. Dans le même entretien pour Playboy, Trump a ditq u’il ne voulait pas devenir président, mais que s’il changeait d’avis, il se rangerait sous la bannière démocrate. « Je serai meilleur en tant que démocrate que si j’étais avec les républicains, et cela, non pas parce que je suis plus progressiste, car je suis conservateur. Mais les gars du peuple voteraient pour moi. Les ouvriers, ils m’aiment. »

Il y a vingt-cinq ans, les ouvriers votaient pour les démocrates, mais maintenant ils ont voté pour Trump, alors qu’il se présentait comme républicain, parce que le parti démocrate est devenu le parti préféré des Maîtres du discours, obsédés qu’ils sont par les toilettes unisexe et les droits des gays, nullement par le monde du travail.  Mais les républicains aussi ont leurs propres bêtes féroces, les bellicistes qui vocifèrent « Tout sauf Trump ».

Curieusement, il y a une nouvelle coalition d’écolos « bouffeurs de graines enivrés par le baratin républicain des neo-cons belliqueux de McCain, tous unis dans leur aigreur contre la Russie et l’homme de la Russie à Washnigton » (selon les termes de Joel Goldstein le spirituel), et, ajouterons-nous, en amours avec Lockheed Martin, Goldman Sachs et la CIA. Il faut leur opposer une coalition pour la paix et la reconstruction, issue des deux partis.

 

La gauche nationaliste autrefois activée, puis larguée par Sander,s est trop faible pour faire face aux agents de l’entité opaque avec ses propres forces, mais elle peut soutenir Trump. Tulsi Gabbard, la merveilleuse démocrate contre les guerres d’Hawaï, peut en être le modèle. Elle est contre l’envoi d’armes aux islamistes syriens, contre les changements de régime. Laissons là, avec bien d’autres, constituer l’aile gauche dans une nouvelle coalition de soutien à Trump, pour sauver les US et le monde. Les temps sont mûrs, pour une nouvelle ré-alliance, du moins si nous voulons que le soleil échappe aux morts-vivants, et se lève à nouveau pour nous, après Noël.

Joindre l’auteur : [email protected]

Original publié par The Unz Review.

Traduction : Maria Poumier